mercredi 25 février 2015

L'Instant metal de février 2015 : cocorico !

Enfin, la Bande Son est de retour ! Pour marquer le coup, pourquoi ne pas présenter les meilleurs ambassadeurs français dans le domaine du metal ? Les connaisseurs auront largement compris que je parlais du groupe de death metal Gojira, dont l'album The Way Of All Flesh laisse rarement indifférent.

Jaquette de The Way Of All Flesh
Dire que Gojira est un simple groupe de death metal relèverait presque du blasphème. Du groove ? Du prog ? On commence à chauffer. Formellement, on trouve deux grands aspects musicaux. L'un tendant vers le riffs techniques et à la précision rythmique extrêmement pointue (Oroborus, All The Tears), qui ne serait pas sans rappeler les scandinaves de Meshuggah (ils sont partout !), le côté mécanique et déshumanisé en moins. Car ce qui impressionne également chez nos frenchies, c'est le côté organique et naturel de l'album, malgré sa précision minutieuse, qui nous mène vers le deuxième atout : l'album est bourré d'ambiances (le pont de Toxic Garbage Island, Vacuity) qui n'est pas sans rappeler une idée qui revient constamment dans l'univers du groupe, à savoir, la nature. D'ailleurs, en plus d'être bien amené musicalement, l'album est fort d'un concept mille fois repris mais traité d'un façon différente : la mort. Mais quelle mort ? Celle de Gojira est vue d'un point de vue naturelle et spirituelle. De quoi balayer les clichés du death metal "classique" qui préfère soulever le côté "physique" de la chose. Pour en revenir à la forme, un point intéressant à évoquer est le chant : Joe Duplantier sait autant livrer des growls et hurlements puissants que dans une forme hybride de chant crié et de chant clair, ce dernier étant très peu présent sur l'album. Le tout est au service d'une production lourde, efficace, digne du son moderne américain. Et pour cause : les pistes de batterie ont été enregistrées à Los Angeles avec Logan Mader, producteur et ancien guitariste reconnu dans le milieu, également chargé du mixage et du mastering. Une dernière chose : on note l'apparition du chanteur Randy Blythe de Lamb Of God, venu hurler sa rage sur un Adoration For None bien groovy comme il se doit. Et si vous n'êtes pas convaincus par cet article, admirez juste le talent des ces jeunes fourbes dans ce live de Toxic Garbage Island, enregistrée aux Vieilles Charrues édition 2010.