mercredi 29 janvier 2014

Arcade Fire : Reflektor

En ce début d'année, on ne peut pas ne pas parler de l'album qui a fait le buzz en octobre dernier : Reflektor d'Arcade Fire.
A la base n'étant pas une fan absolue du groupe canadien, je dois avouer m'être facilement laissée entrainer par ce double album, le quatrième de la formation. Arcade Fire met ses nombreux instruments au service d'une musique aux sonorités haïtiennes et jamaïcaines (où une partie de l'album a été composée). Pour Reflektor, la formation de Win Butler et Régine Chassagne voulait un tempo dansant, "retrouver la joie de jouer d’un instrument, de laisser tourner les bandes, de voir danser les gens" (Les Inrocks, 24 octobre 2013). La mission est complètement remplie avec des morceaux comme You already know et Here comes the night time, sans toutefois se défaire de leurs sonorités brutes. 
Les guests se sont succédé à la porte d'Arcade Fire. Outre les chœurs de luxe assurés par David Bowie s'il vous plait, côté clip, ils font appel au top de la scène hype, avec Anton Corbjin (réalisateur du film Control sur la vie de Ian Curtis) pour le morceau Reflektor, qui utilise pour l'occasion un sublime noir et blanc et de très grosses têtes.
Roman Coppola a lui, décidé de carrément leur consacrer un court métrage reprenant trois morceaux, avec pour guests Zack Galifianakis, Bono et Ben Stiller.
Une belle réussite en somme, classée 31ème dans notre classement des meilleurs albums 2013.



samedi 25 janvier 2014

Inside Llewyn Davis, loser magnifique

Attention chef d’œuvre. On s'y attend à chaque sortie d'un film des frères Coen et on n'est pas souvent déçu. Mais la force des frères réalisateurs est d'arriver à nous passionner pour le destin d'un chanteur de folk, à nous faire entrer dans sa vie, à coup de grosses bouffées d'empathie, à nous faire comprendre ses incertitudes, ses coups de gueule, ses crises sans jugement. Avec l'odyssée désastreuse de Llewyn dans l'est américain et de son chat roux, le bien nommé Ulysse, les frères Coen ont trouvé l'incarnation du perdant ultime.
Pour Inside Llewyn Davis, les frères Coen se sont fortement inspirés de la vie de Dave Van Ronk, songwriter américain, qui a composé des dizaines d'album, enseigné la guitare à Bob Dylan et influencé toute une génération de chanteurs folks. Il avait nommé son sixième album Inside Dave Van Ronk.
C'est un de ces films où il ne se passe pas grand chose et qu'on aurait bien du mal à classer dans un genre particulier, tellement on passe du rire aux (limite) larmes en un clin d’œil. Finalement, la tragi-comédie du théâtre serait le plus approprié pour définir Inside Llewyn Davis et une bonne partie des films des frères Coen.
Oscar Isaac révèle ici tout son talent, à la fois juste et gracieux. Il incarne l'un de ses premiers rôle principaux, après avoir enchainé les seconds rôles avec plus ou moins de succès (Drive, Robin des Bois, Agora...) et assure aussi ses tours de chant et de guitare lui-même. Côté distribution, on retrouve aussi John Goodman, un habitué des films des frères Coen, et Justin Timberlake, pas antipathique du tout et qui devrait sérieusement songer à se recycler dans la folk.


mercredi 22 janvier 2014

Cécile Mc Lorin Salvant, nouvelle diva du jazz vocal

  • Cécile Mc Lorin Salvant Woman Child

Jeune talent du jazz vocal et assurément future grande diva du genre, Cécile Mc Lorin Salvant est une jeune franco-américaine de 24 ans né à Miami d'un père haïtien et d'une mère guadeloupéenne.

Repérée en 2010 comme lauréate du prix Thelonious-Monk du jazz vocal et sur l'album Gouache du pianiste Jacky Terrasson, elle sort en 2013 son 2ème album, le premier, Cécile, étant passé quelque peu sous les radars de la critique. Aucun risque que Woman Child connaisse ce destin.

Accompagnée, entre autre, par le talentueux pianiste Aaron Diehl, Cécile Mc Lorin Salvant convoque tous les ingrédients du jazz vocal : un accompagnement classe et classique, une atmosphère doucement embrumée et mélancolique et surtout une voix sublime et techniquement excellente. Si la musique de Cécile Mc Lorin Salvant n'est pas révolutionnaire, le jazz classique des années 20-50 est convoqué ici, la chanteuse ressuscite avec beaucoup d'élégance les grandes figures qui l'ont influencée : Billie Holiday, Sarah Vaughan et autre Ella Fitzgerald.

La jeune femme s'autorise tout : un détour par le blues avec St. Louis Gal et John Henry, les grands classiques comme I didn't know what time it was, chanté avant elle par Ella Fitzgerald ou encore Frank Sinatra, There's a lull in my life de Nat King Cole, What a little moonlight can do pour Billie Holiday, le chant en français sur le facétieux titre Le Front caché sur tes genoux et le sens de l'humour sur You bring out the savage in me. A l'aise dans tous ces registres, la jeune virtuose brille par son sens du swing, son interprétation audacieuse et ses choix musicaux. L'éclosion d'une grande chanteuse !


I didn't know what time it was

Chroniqué à la Bande Son !

vendredi 17 janvier 2014

Kaboul Kitchen : YO LEROY !

Non, vous ne rêvez pas : c'est bien l'auteur de l'Instant metal qui écrit sur une série, et française en plus (comme quoi, on fait pas que des mauvais produits à ce niveau-là) ! Certes, il y a bien des mois que Kaboul Kitchen est disponible à la médiathèque, mais laissez-moi vous présenter la première saison de cette excellente série de Canal +, dont l'arrivée de la deuxième est imminente...

De gauche à droite : Gilbert Melki, Simon Abkarian et Stéphanie Pasterkamp (je n'arrive malheureusement pas à distinguer le serveur au fond...)
Le pitch : Jacky Robert, un français gagnant son pain grâce à son bar-restaurant ouvert en Afghanistan (et qui donne le titre à la série, d'ailleurs) voit un beau jour débarquer sa fille de Paris, qui vient faire de l'humanitaire. Le hic, c'est qu'il ne l'a pas vue depuis un vingtaine d'années. S'en suit donc une série d'évènements qui fait tout l'intérêt de la série.

"Bienvenue aux expats !"
Inspiré par l'histoire vraie d'un des créateurs de la série, Robert Victor, Kaboul Kitchen est un cocktail de gags hilarants sur fond de réalisme. Les personnages sont excellents, entre le patron de bar dépassé (l'énorme Gilbert Melki), sa fille aux convictions militantes (Stéphanie Pasterkamp) ou encore le colonel à l'amitié et aux méthodes douteuses (Simon Abkarian). On place le tout dans un décor où les cultures s'entrechoquent, provoquant des situations délicates et cocasses. Bien qu'il y en ait un général, chaque épisode a son petit fil rouge faisant progresser le scénario petit à petit et rendant du coup la série très accrocheuse. Petite mention spéciale à la musique (ah bah, obligé), tendant vers le blues rock, convenant parfaitement à l'ambiance déjantée de la série. En bref, Canal + mérite pleinement son titre de meilleur créateur original de série française. Vivement la saison 2 !

samedi 11 janvier 2014

L'Instant metal de novembre 2013 : et un pot-pourri expérimental, un ! (et un lien de téléchargement légal en prime)


Non, vous avez bien lu : l'album dont je vais vous parlez est téléchargeable gratuitement et légalement sur le net ! Avant ma chronique, petite présentation du site luxembourgeois Jamendo, une plateforme sur laquelle des artistes et autres groupes amateurs mettent à disposition leurs créations écoutable et téléchargeable de façon illimitée, gratuite et légale, selon une licence libre. J'ai donc pu trouver sur ce site quelques petites pépites, dont le one-man-band A.I.(d).

Jaquette de Schematic Energy
Ce projet français (!) dirigé par son seul membre Lou Grégoire distille dans sa première démo Schematic Energy un metal expérimental aux influences très variées, tendant souvent vers le djent, le mathcore et la musique électronique, notamment la dubstep.On alterne donc les mid-tempos lourds, les blasts épileptiques et les passages plus calmes et plus ambiants. Les compos, bien qu'elles soient du nombre *épique* de trois, sont tellement bien construites, variées et réfléchies qu'elles donnent envie de réécouter ce jet plusieurs fois, même si l'on arrive jamais vraiment à les cerner complètement. Le tout est au service d'une production mécanique et très orientée électronique. Ce projet n'est pas sans rappeler son compatriote The Algorithm pour le côté mathcore électronique et déshumanisé. Avec un rapport qualité/prix pareil, on ne peut que se laisser tenter. Et si vous ne me croyez pas, allez plutôt jetez un œil sur cette page. Y a même un petit lien pour télécharger sans le moindre risque !