samedi 29 novembre 2014

L'Instant metal : comme si Deftones faisait du metalcore...

 
...en tout cas, c'est la seule comparaison que j'ai trouvé pour qualifier Sempiternal, le dernier album en date de Bring Me The Horizon.

Bring Me The Horizon (ou BMTH pour les intimes)
Pour en parler, je suis obligé de revenir sur les précédents efforts de BMTH (tout en sachant que je ne les ai jamais écoutés en entier...).
Car BMTH, au départ, c'est du gros deathcore sur leur premier album Count Your Blessings : bourrin mais très peu original et assez lassant. De plus, l'image assez sombre qu'ils se donnent cache une bande d'adulescents qui se veulent rebelles, mais cela ne fait que leur donner l'étiquette de "groupe de teenagers". Les albums suivants les mène vers une évolution légèrement plus mélodique et plus expérimentale, mais l'esprit "teenager" est toujours là. Alors, quand j'ai écouté le premier extrait de Sempiternal, autant vous dire que je me suis demandé si on avait bien affaire au même groupe...

Jaquette de Sempiternal
En effet, le BMTH de 2013 n'a rien à voir avec celui de 2006. On a droit à un metalcore très atmosphérique et bourrés d'influences variées. Le côté bourrin reste sur certain morceaux (The House Of Wolves, Antivist), mais les riffs sont beaucoup moins techniques. Dans tous les cas, une bonne majorité des morceaux donnent dans l'ambiant et l'atmosphérique, voire l'épique (Shadow Moses, Go To Hell For Heaven's Sake). L'ajout d'un claviériste apporte énormément au groupe et lui permet d'imposer des influences venant de l'electronica (Can You Feel My Heart), l'ambient et dans une moindre mesure, la dubstep. Mais le changement le plus flagrant reste au niveau du chant. Tandis qu'Oli Sykes nous lançait des growls puissants et des cris perçants (et probablement retravaillés en studio...) sur Count Your Blessings, il nous gratifie toujours d'un chant hurlé plus orienté hardcore, mais surtout d'un chant clair, encore criard mais extrêmement puissant. On retrouvera d'ailleurs deux facettes sur cette album : une plus rentre-dedans et qui envoie des gros riffs puissants et bourrés d'atmosphères, et une autre plus calme, amenés par les guitares claires, les ambiances et les boîtes à rythme. En bref, un album très abouti et mature qui montre, sûrement le meilleur de BMTH pour longtemps.

samedi 22 novembre 2014

L'Instant metal : avis aux détracteurs


 l'Instant metal sort des sentiers battus, cette fois-ci et présente quelque chose de différent d'un simple album de metal. On reste dans le domaine, mais on change de support : faîtes du bruit pour le DVD de Metal : Voyage au cœur de la bête (Metal : A Headbanger's Journey en VO), disponible à la médiathèque.

Jaquette de Metal :Voyage au cœur de la bête
Entre autres réalisé et produit par l'anthropologiste et musicien canadien Sam Dunn, ce film vise à comprendre d'où vient le style dont je vous rabâche les oreilles et pourquoi il est autant décrié. Dunn décortique donc la culture metal sous divers aspects tels que les racines musicale, la violence, la notion de genre ou encore le satanisme.
Même en restant purement objectif, on ne peut pas nier que ce documentaire est bien fait et extrêmement pertinent. On est absorbé tout le long du film par une réflexion juste sur le metal, aidée par les nombreuses interviews menées par Dunn de personnes plus ou moins proches de la scène, qu'ils soient musiciens ou non. La conclusion du doc met d'accord tout le monde et anéantit tous les clichés et idées préconçues rattachés au style. Un petit plus : le DVD propose plus d'une heure de bonus comprenant des bouts d'interviews en plus, des séquences plus légères, et surtout un autre documentaire plus court consacré au black metal, réalisé après que des critiques ait jugé que la partie dédiée à ce sous-genre dans le premier film ne montre qu'une seule de ces facettes. Un autre plus : le doublage de la VF, bien qu'il ne remette pas non plus en question la crédibilité du doc, est assez drôle, à croire qu'un casting ait été fait pour choisir les voix qui correspondrait le plus à chaque intervenant. Plus sérieusement, on a affaire à un documentaire juste, cohérent et bien réalisé. De quoi montrer aux détracteurs du metal nourris aux clichés les plus absurdes qu'ils font fausse route.


Bonus :  un petit morceau extrait de la bande originale du film !

vendredi 10 octobre 2014

Super Time Force

  • Super Time Force 

Super Time Force est un jeu d'action / plateforme qui reprend les codes de Braid et tout en y mélant de l'action.
Disponible uniquement en téléchargement sur Xbox 360 et Xbox One et bien sûr à la médiathèque !

Le studio à l'origine du projet est Capybara Games. Il est également connu pour les jeux suivants : Might & Magic : Clash of Heroes, Superbrothers : Sword & Sorcery EP. Trois ans de préparation a été nécessaire pour concocter le jeu.

Super Time Force mélange habilement mécanique subtile de jeu et pure action, le tout dans une enveloppe old school.
Cerise sur la gâteau Super Time Force est un brin déjanté et décalé.

On incarne une équipe de personnages typique : Jean Rambois avec sa grosse mitrailleuse,
Aimy McKillin dont les tirs ricochent ou traversent les murs, Shieldy Brockerson qui se protège grâce à un bouclier, qui permet également de faire rebondir les tirs ennemis. A cela peut s'ajouter deux personnages complémentaires.

L'équipe devra en temps limité parcourir le niveau et tuer le boss. Le joueur ne pourra incarner qu'un seul personnage à la fois qui meurt en un coup. S'il veut continuer la mission, il va devoir revenir dans le temps et choisir un personnage dans sa version du futur. Compliqué n'est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas le tutoriel de départ permet de bien prendre en main les personnage et de maitriser le système de retour dans le temps.
Ce système ingénieux de jeu allié à un graphisme old school en fait un titre très accrocheur et diablement efficace. Une petite perle !

vendredi 19 septembre 2014

Casseurs Flowters : lâcheté, brutalité, précipitation...

Amis de la finesse et de la poésie...passez votre chemin. Tout du moins, pas ceux qui les apprécieraient avec une pointe de débauche. Révélés il y a quelques années avec Ils Sont Cools sur le dernier album en date d'Orelsan, le duo Casseurs Flowters qu'il forme avec Gringe débarquait l'année dernière avec un premier album après plus d'une dizaine d'années d'existence.

Jaquette de Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters
A l'heure où un certain Kanye West se vante d'être "da number one rockstar in da planet" et où d'autres vantent leur "qualités" bien plus fantasmées qu'autre chose, les Casseurs Flowters sont de vrais loosers...et l'assument complètement. Dans ce concept album, inspiré par des classiques comme Ombre est lumière d'IAM, on suit la journée de deux flemmards, de 15h à 6h, ayant pour objectif d'écrire LE single réclamé par leurs producteurs à qui "[ils doivent] de l'oseille". Chaque "action" de l'intrigue est un prétexte à un nouveau morceau traitant de thèmes comme l'amitié ou la débauche (je reste poli). Mais tout cela n'est pas si simple que ça : en effet, cet album est, dans un paradoxe avec le côté fainéant des deux compères, extrêmement bien fait, jouant sur toute cette débauche et cette flemmardise typique déjà de l'univers d'Orelsan. Entre les egotrips et puchlines absurdes (15h45 - Stupide ¡ Stupide ¡ Stupide ¡, 18h30 - Bloqué), les discussions intellectuelles (16h22 - Deux connards dans un abribus, 01h16 - Les putes et moi), les parodies (14h58 - Casseurs Flowters Opening, 01h25 - Johnny Galoche), et les guests hauts en couleurs (01h14 - Couplet de Claude (Interlude), 04h41 - Greenje et Orselane), la galette est un festival de débilité mais également de textes bien écrits et collant parfaitement au contexte. On retrouve également quelques morceaux plus taillés pour le live (20h13 - La nouvelle paire, 22h31 - Fais les backs) et d'autres plus "sérieux" (20h08 - Dans la place pour être, 06h16 - Des histoires à raconter). Gros plus : Skread, entre autres, aux commandes de la production, nous livre des instrus toujours aussi soignées et efficaces. En résumé, un excellent album de rap sous le signe de la flemmardise et de la débauche. A prendre évidemment au second degré.

vendredi 12 septembre 2014

Abigoba : jazz à tendances urbaines et cinématographiques

Bien que ce style n'est pas celui que j'écoute le plus, le jazz a souvent tendance à m'impressionner. Fragments of Human Words & Voices d'Abigoba ne fait donc pas exception à la règle.

Jaquette de Fragments of Human Words & Voices
Vu la jaquette et la citation de David Lynch derrière au verso, on comprend très vite où le groupe lyonnais veut en venir : cet album se veut un patchwork d'atmosphères dignes de grandes productions cinématographiques. A l'écoute de la galette, le pari est réussi, à tel point qu'on pourrait même entendre le film tourner pendant le morceau. La principale force du disque réside surtout dans la capacité à passer d'une ambiance à une autre grâce à la richesse du style nu jazz qu'impose Abigoba. Ainsi, on retrouve des influences variées, venant du jazz, de la soul, du funk, du hip-hop et de l'electro ; des morceaux calmes et ambiants aux pièces plus dynamiques et rythmées ; toujours en gardant une ambiance urbaine typique du style et surtout du groupe. De quoi satisfaire à peu près tout le monde, chacun pouvant imaginer une scène, allant du polar au décor SF dystopique en passant par le film d'auteur. Évidemment, la performance est de qualité que ce soit de la part des membres du groupes ou des musiciens de session dont l'énorme Erik Truffaz. Seul China Moses me laisse un peu de marbre, simple question de goût. Abigoba nous sert donc un nu jazz chargé d'ambiances et de musicalité, toujours dans un cocktail d'influences urbaines riche et varié.



P.S. : un grand merci à Jean-Luc Briançon, le master of soul, pour m'avoir offert cet album et à sa fille pour m'y avoir fait jeter une oreille !

vendredi 5 septembre 2014

Monuments (du djent ?...)

 

"Encore un !" me diriez-vous. Il est vrai que cet article est consacré à un énième groupe de djent, la vague moderne de metal progressif et expérimental. Laissez-moi quand même vous donner quelques arguments en la faveur de Gnosis des anglais de Monuments.

Jaquette de Gnosis
Alors que son groupe Fellsilent est dissout et que son ancien comparse Acle Kahney alimente son projet Tesseract, John Browne s'associe avec l'un des chanteurs de Fellsilent (rapidement remplacé) pour former Monuments, formation qui sort son premier album en 2012. A l'écoute de celui-ci, on pourrait effectivement avoir l'impression d'écouter une variante plus brutale de Tesseract. Cela n'empêche que l'album reste une bombe progressive efficace et mélodique. Entre grooves imparables, contretemps à la Meshuggah et les envolées ambient, le groupe sait varier son propos. Le disque est d'ailleurs bien structuré, les morceaux plus dynamiques et lourds se trouvant en première moitié d'album, les autres plus ambiants et plus casse-nuques dans l'autre moitié, le tout sans temps mort. A noter que l'édition limitée est agrémentée de deux pistes bonus, en l’occurrence, les versions instrumentales de deux morceaux de l'album. En ce qui concerne la performance, on est toujours aussi bien servi au niveau virtuosité de la part de tous les musiciens : batterie claquante, basse profonde et guitares bien équilibrées entre le côté mécanique et humain (à retenir l'énorme (et seul) solo sur Regenerate). La claque vient également du chanteur de l'époque Matt Rose (aujourd'hui remplacé par Chris Baretto, ex-Periphery), autant capable d'envoyer du chant hurlé agressif qu'un chant clair visant les notes les plus haut perchées. En parlant de voix, on note également l'apparition sympathique de Spencer Sotelo de Periphery au début de Denial. Monuments n'est donc pas qu'un énième groupe de djent, et il prouve avec Gnosis qu'il sait envoyer du bois en gardant son côté virtuose.

mercredi 27 août 2014

Periphery : "mais oui, c'est clair !..."

En attendant le troisième album Juggernaut qui devrait arriver d'ici peu, Periphery nous gratifie d'un mini-album/EP au concept très original.

Periphery
En effet, Clear est le fruit d'une expérimentation musicale collaborative : hormis le titre d'ouverture, chaque morceau a été composé par un membre du groupe en particulier, chacun étant également amené à intégrer dans leurs pièces respectives un bout de l'intro. On se retrouve donc avec une galette assez hétérogène dans son ensemble, permettant de cerner le style de chaque membre, entre les envolées pop de certains (Feed The Ground, The Parade Of Ashes) et les instrus plus cérébrales d'autres (Zero, Extraneous). En parlant de pop, il est étonnant de voir que le chant se fait bien plus mélodique et bien plus accessible que dans les précédents albums, à tel point qu'on pourrait croire à du pop rock à grosses guitares. Cependant, les passages plus lourds et autres chants hurlés ne sont pas à exclure : ça reste du djent. En résumé, un mini-album groovy, mélodique et varié qui nous permet de patienter avant l'énorme concept album qui devrait rapidement voir le jour.

mercredi 20 août 2014

Actress, une certaine idée du "son dancefloor"

  • Actress Ghettoville

Le cota "bizarre" du jour.

Darren Cunningham est un DJ britannique d'une trentaine d'années qui se destinait à une carrière de footballeur professionnel avant qu'une vilaine blessure au genou ne le sorte des terrains pour le jeter dans les bras de la musique qu'il étudie à l'université.

Il sort un premier album en 2008, Hazyville, qui attise la curiosité de la critique. Son univers sombre, entre musique abstraite et influence des recettes du "son dancefloor" (cher à Fun radio), étonne, provoque et, pour pimenter le tout, le Dj fait preuve d'une attitude un poil cabotine lors de ses interviews.

Ghettoville, son troisième album, co-produit par Ninja Tune, confirme la place à part d'Actress dans le décor électro. Sample un peu faignant, atmosphère planante et froide, on imagine mal la foule en liesse danser lors de son passage aux dernières Nuits sonores. Une armée de zombies à la limite.
Actress s'amuse à tordre le cou au RNB, au rap, à la techno ou à la dub. Il les ralentit jusqu'à la gêne, les essentialise jusqu'à en garder le squelette un brin terrifiant et surtout, pour rendre sa musique et ses sons bien abstraits, il garde autant qu'il peut les "coutures". On croit entendre les pixels sur des sons archi-compressés, les enregistrements donnent l'impression d'avoir été saisis à l'arrache comme sur l'ouverture de l'album, Forgiven, ou d'incongrus gazouillis d'oiseaux accompagnent des nappes à forte connotation industrielle.

L'ensemble est assez perché et étonnant. De l'ambient music pour robots dépressifs. A déconseiller aux plus conservateurs d'entre vous mais pas aux plus curieux qui trouveront là un album surprenant, ardu et furieusement contemporain.


Forgiven


Our

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 13 août 2014

Fuck Buttons, à l'assaut des tympans

  • Fuck Buttons Slow focus

Attention, certaines oreilles vont saigner ? Que les plus sensibles d'entre vous s'éloignent, le duo d'Anglais de Fuck Buttons ne fait pas dans la demi-mesure. Calé entre noise et drone (noise pour le côté bruitiste et drone pour le bourdonnement, les sons répétés), leur musique électronique a quelque chose d'expérimental et un peu tordu. Les sons explosent de tous les côtés et le groupe semble prendre un malin plaisir à n'accorder aucune zone de confort à l'auditeur. Leur musique fait mal, mais à celui qui s'accroche, elle procurera de belles émotions.

Slow focus est leur 3ème album, 4 ans après Tarot sport sorti en 2009 qui avait déjà séduit la critique. Un de leur morceau a même été joué pour la cérémonie d'ouverture des J.O. de Londres orchestré par Danny Boyle ! Ah ces Anglais !
Pour cet album, les deux musiciens ont enregistré à la maison, en prenant leur temps et en s'accordant une liberté totale. Si les albums précédents étaient ouverts sur l'extérieur, conçus comme des voyages inter-sidéraux, celui-ci se veut comme une quête intime, une exploration de soi. La richesse de la production est assez vertigineuse et il y a de quoi s'y perdre. L'univers est labyrinthique, foisonnant et parfois violent. On n'en revient pas en un seul morceau, comme lors de leurs concerts qui sont, paraît-il, un déchaînement vertigineux de décibels.

Mais quoi me direz-vous, du bruit, des torsions voire de la torture et le plaisir dans tout ça ? Et bien c'est ça qui rend cet album sympathique, c'est que la beauté ne se laisse pas apprivoiser si facilement. Elle réclame patience et attention et elle n'éclot même pas toujours ou bien après de longues minutes et pas forcément où on l'attendait. Elle réclame une immersion de la part de l'auditeur, une immersion risquée dans un espace mouvant parfois brutal, comme sur le premier titre, Brainfreeze, qu'il fallait avoir le cran de mettre en ouverture. Un trip musical, un vrai !


Brainfreeze


The Red wing

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 6 août 2014

Daniel Avery, robot romantique

  • Daniel Avery Drone logic

Par un maléfique coup du sort, le nouveau petit prodige de l'électro chéri des Français amateurs du genre nous vient de la perfide Albion. Daniel Avery a eu l'honneur d'un gros buzz dans toute la presse qui touche de près ou de loin la musique électro et à la reconnaissance d'un concert au prestigieux Grand Palais à Paris lors d'une soirée autour de l'expo Dynamo. Pas mal pour un gringalet de 27 ans encore quasi inconnu il y a un an.

Drone logic est donc son premier album. Le jeune DJ l'envisage comme une réflexion sur la "vibration, le tremblement sonore". Il y a du Chemical Brothers dans sa musique, cette manière d'étirer un son ou un beat jusqu'au dépouillement et d'aménager des transitions, des ponts entre des sons qui mettent l'auditeur/danseur en transe. Et si c'est moins chaleureux que chez les glorieux aînés, c'est que le froid de la machine a pris le dessus. Avery privilégie la complexité à l'émotion, se rapprochant du langage froid de la machine. Pourtant, on a parfois l'impression "d'entendre un robot pleurer" comme disent justement les Inrocks et c'est foutrement beau.


Water jump


Drone logic

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 30 juillet 2014

Mehliana, jazz de l'espace

  •  Brad Mehldau & Mark Guiliana Mehliana : Taming the Dragon

On ne présente plus Brad Mehldau. L'Américain de 43 ans est un des tous meilleurs pianistes jazz, et pianiste tout court, de sa génération. Mark Guiliana, américain lui aussi, est un batteur de grand talent qu'on a pu entendre aux côtés d'Avishai Cohen par exemple, ça vous place un homme.

Ces 2 là se sont réunis sous le nom de Mehliana l'espace d'un album, Taming the Dragon, pour défricher des régions inexplorées, quelque part entre la musique électronique, bruitiste et le jazz, pour chevaucher le Dragon en fait. Bienvenu dans le monde parallèle du jazz électrique. La prise de risque est total et les amateurs jazz traditionnels de Mehldau risquent de ne pas y trouver leur compte. Tant pis pour les coincés de l'oreille, ils passeront à côté d'une expérience un peu dingo, psychédélique et retorse.

Mehldau aux synthés, Fender Rhodes et piano traditionnelle et Guiliana à la batterie et au bidouillage électro-acoustique s'en donnent à cœur joie et épuisent leurs univers respectifs de référence : Easy Rider et Dennis Hopper, Joe Walsh (membre des Eagles), le LA effrayant et glamour de Lynch, Gainsbourg, le rock, l'électro, le jazz, tout passe à la moulinette. Beaucoup de virtuosité et une recherche permanente de nouveaux rythmes, d'harmonies inédites dans cet album qui ne se laisse pas apprivoiser facilement. Taming the Dragon demande plusieurs écoutes, il est complexe, exigeant mais il récompense à chaque fois son auditeur qui trouvera toujours un nouvel élément, une nouvelle émotion ou qui peut décider de s'y perdre et de glisser dans un tourbillon cosmique sans fond.

L'album commence par le titre, Taming the Dragon. Les nappes de synthés nous plongent directement dans un road-trip Lynchien. La voix de Mehldau accompagne le voyage, rythmé par des pointes de vitesse, pour filer la métaphore routière, à base de synthétiseur Moog et de batterie déchaînés. Par la suite, chaque titre développe son univers propre, richement orné et d'une complexité musicale parfois difficilement digeste. On vous aura prévenu, le Dragon ne se laisse pas approcher si facilement.

Entre son trio acoustique, sa carrière solo et ce nouveau projet de duo électrique, Mehldau est au sommet de sa carrière musicale. Il faut avoir confiance en son talent (et en son public) pour s'engager dans une voix aussi risquée. On salue bien bas, on écoute sagement le maître et on fait tout notre possible pour le suivre, parce que le voyage importe, comme toujours, plus que la destination.


Hungry Ghost

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 19 juillet 2014

L'Instant metal de juin 2014 : le temps de l'anectode

 
Avant de lire cet article, veuillez s'il vous plaît écoutez la vidéo ci-après. Merci de votre compréhension.


Le groupe qui vient de vous percez les tympans n'est autre que The Dillinger Escape Plan, groupe de mathcore (ou hardcore expérimental) que j'ai déjà évoqué à plusieurs reprises, que ce soit dans le blog ou à la Bande son. Au passage, l'extrait ci-dessus, Farewell, Mona Lisa, est extrait de l'excellent Option Paralysis sorti en 2010 (que je devrais peut-être re-chroniquer, tiens...).

Jaquette d'Option Paralysis
Mais alors, pourquoi ce morceau me direz-vous ? Alors, vous devez sûrement le savoir, et si vous ne le savez, c'est que vous me connaissez mal (M. De Groodt, si vous me lisez...), mais en plus d'être philosophe à mes heures perdues, je suis également musicien. Et s'il y a bien un point commun entre ces deux activités, c'est qu'on a tendance à se poser des questions existentielles. Ainsi, en tant que guitariste de metal, une question m'a taraudée pendant un temps : quel accordage vais-je utiliser ? Car, que ce soit pour des raisons techniques ou stylistiques, le guitariste de metal aime accorder son instrument plus bas, afin de donner à ses créations un côté plus lourd et plus casse-nuque. Le fin mot de l'histoire est que les guitares de la bande de malades que vous pouvez voir plus haut...n'ont pas été sous-accordées, même pas d'une petite note, même pas d'un demi-ton. Alors quand on voit que ce groupe arrive à envoyer, non pas du petit bois, mais des forêts entières en accordage standard, on ne peut dire que respect.

Ben Weinman : "Moi, je pèse aussi en standard, toi même tu sais !".
Depuis, le temps est passé et j'ai enfin trouvé de quoi faire niveau accordage (pour ceux qui me demandaient, Drop C et Drop G# : Periphery Style !). En attendant, il y en a qui ont du temps à perdre, comme ce monsieur dans cette vidéo :

mardi 15 juillet 2014

L'Instant metal de mai 2014 : commentaire litt...musical

Ex Machina est un one-man-band anglais formé en 2010 sur les cendres de Chrysaor, toujours aux commandes d'un unique membre : Kaneda Goda. En 2012, ce dernier met à disposition sur internet (précisément, ici) de façon gratuite et légale son premier album, Neurodancer. Mais en quoi ce premier jet est-il un excellent album de cyber metal ? Nous le verrons en relevant les traits typiques du style, puis en évoquant les impressions que nous laisse cet album.

Jaquette de Neurodancer
 Tout d'abord, Ex Machina livre ici un album typiquement cyber metal, en l'occurrence, un metal industriel froid et très axé science-fiction/cyberpunk (les cadors du style, pour votre culture personnelle). On y retrouve ainsi les ingrédients stylistiques les plus évidents : les riffs lourds à 6 ou 7 cordes, la batterie ultra mécanique, et les samples, programmation et autres joies synthétiques pour l'ambiance. De plus, étant donné que ce projet ne comporte qu'un seul membre, une bonne partie de l'instrumentation est donc produite par des machines, de quoi accentuer le côté robotique et SF de la galette. Mention spéciale aux excellents leads mélodiques de guitare qui apportent un plus non négligeable. A noter également que l'album est entièrement instrumental (oui, pour une fois, je vous épargne au niveau du chant...).

Kaneda Goda, le cerveau d'Ex Machina
Un point à soulever concernant l'album est sa simplicité. Puisant ses influences dans bon nombre de groupes de nu metal (style qui se veut plus populaire), ce premier opus est musicalement assez peu exigeant et pas très technique, ce qui n'est pas un défaut en soi et montre que les bonnes choses dans la vie sont les plus simples (j'essaie de regarder de moins en moins la télé, mais elle est fourbe...). En revanche, il est dommage que l'album soit aussi court. Cependant, cela reste une excellente galette qui mérite le coup d'oreille et qui en promet d'autres aussi géniales (pour avoir écouter l'opus suivant, Hadronize, je sais ce que je dis). On peut rapprocher cet album de la vidéo de Shintaisei, à l'atmosphère futuriste, collant parfaitement à l’œuvre.

P.S. : d'autres albums sont en téléchargement, donc profitez-en !

samedi 5 juillet 2014

Winston McAnuff et Fixi, roots et parigot

  •  Winston McAnuff et Fixi A New day

Je n'en finis plus de revoir mon jugement sur le reggae ! Croyant en avoir été définitivement vacciné à l'adolescence (période de tous les excès, notamment musicaux), me voilà encore prêt à réviser mon jugement sur la foi de l'excellente collaboration entre le chanteur jamaïquain Winston McAnuff et l'accordéoniste parigot Fixi. C'est le 2ème album pour ces 2-là après le Paris'Rockin de 2006. En 2013, ils remettent les couverts avec A New day, ambitieux patchwork de musique de tous les horizons.

Winston McAnuff, 57 ans, c'est l'essence du reggae, le vrai, le jamaïquain. Une voix riche, profonde, élevée au gospel et que la France découvre sur le tard, dans les années 2000, pour ne plus jamais la lâcher, faisant de Winston McAnuff un citoyen français de cœur. Fixi, c'est l'autre moitié de Java, le fameux et unique groupe de rap-musette (à découvrir au plus vite pour ceux qui ne connaissent pas encore), accordéoniste et arrangeur de talent, adepte de fusion et toujours prêt à mettre son accordéon de titi parisien au service d'improbables rencontres.

Pour leur 2ème projet, Fixi a appelé plusieurs pointures à la rescousse (M à la guitare, vous avez bien lu, Cyril Atef à la batterie, Lindigo pour les tambours aux accents maloya, excusez du peu !). Tous ces musiciens réunis offrent un écrin à la voix superbe de McAnuff qui ne se prive pas pour lâcher les chevaux. Le rastaman rugit et démontre avec force l'ampleur de sa voix. On n'a jamais été aussi sensible au vocabulaire mystique du reggae, à sa dimension sacrée, à l'émotion et à l'amour qu'il transmet. Fixi ne fait pas que servir le beau chant de McAnuff aux amateurs du genre, il explore de nouveaux sentiers en s'aventurant du côté du maloya (écoutez l'excellent One two three, rien à voir avec l'Algérie) et en inventant, tout au long du disque, une sorte d'afro-pop de banlieue parisienne. Il faut aussi saluer la "facilité" du reggaeman qui évolue dans cet univers hybride comme un poisson dans l'eau, aussi naturellement que s'il y avait chanté toute sa vie. Du coup, tout ressort mieux, l'accordéon, la voix et le plaisir partagé dans la rencontre.

Les plus chanceux d'entre vous les ont vu aux dernières Invites de Villeurbanne, nous on est dégoûté de les avoir raté mais bon, ça valait le coup !

Longue vie à cette idylle !


Garden of love


One two three

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 2 juillet 2014

Yeahwon Shin, la délicate

  • Yeahwon Shin Lua ya

Si la délicatesse était un album de musique, ce serait celui-là.

Lua ya est le 2ème album de Yeahwon Shin, chanteuse de jazz américano-coréenne. Récompensée en 2011 par un latin grammy award, on a peine à y croire en entendant son nouveau projet sorti en 2013 chez ECM. Simplement mais brillamment accompagnée du pianiste Aaron Parks et de l'accordéoniste Rob Curto, elle propose 13 titres, chansons et berceuses susurrées en coréen dans un album jazzy à la beauté vaporeuse.

Si léger qu'il flirte souvent avec le silence, Lua ya est une ballade dans l'enfance de la chanteuse, il en a la douceur et cette pointe de nostalgie de l'adulte qui cherche à faire revivre ses jeunes années. Les 2 musiciens qui épaulent la voix sublime de Yeahwon Shin jouent avec beaucoup de finesse tout au long du disque. Ils complètent avec brio le peu d'espace que laisse le chant et parviennent à étirer l'émotion des berceuses sur de longues minutes. Quand l'atmosphère se fait plus "sombre", comme sur le sublime The Moonwatcher and the child, on retrouve l'étrangeté et le mystère des contes pour enfants. Lua ya ne s'y inscrit pas mais il doit beaucoup à l'univers de l'enfance.

L'album a été enregistré en mai 2012 dans la salle de concert Mechanics Hall à Worcester dans le Massachusetts après une première rencontre lors de l'enregistrement d'un album solo du pianiste. Le courant passe tout de suite entre les 3 artistes qui improvisent longtemps ensemble le premier jour de leur rencontre avant de décider de se retrouver plusieurs mois plus tard pour l'enregistrement du présent album. Une belle rencontre et la confirmation d'une voix sublime.

Moving clouds

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 28 juin 2014

Zanmari Baré, maloya et envoûtements

  • Zanmari Baré Mayok Flér

Une nouvelle merveille venue de La Réunion ! Le berceau du maloya nous offre une fois encore la voix d'un de ses illustres représentants. Zanmari Baré s'il signe son premier album avec Mayok Flér n'est pourtant pas un jeune premier. Tombé dans le maloya sur le tard, il a commencé à composer pour lui et ses proches, avec humilité et discrétion, avant d'être encouragé par les siens à sauter le pas. Depuis, il a été adoubé par Danyel Waro lui-même, dont l'ombre tutélaire et bienveillante plane sur l'album. L'illustre aîné prête ses musiciens, son fils et sa voix aux besoins de l'album.

Le maloya, héritier des chants des esclaves, est un genre musical réunionnais. Inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité depuis 2009, il fut interdit de diffusion jusqu'en 1981. Avant cette date, détenir un des instruments qui servent à jouer le maloya était passible de sanction. Depuis, des artistes aussi charismatiques et magnétiques que Danyel Waro l'ont remis à l'honneur. De fait, le maloya est une musique qui a à voir avec le politique et l'identité profonde de la Réunion.

Envoûtant et émouvant, le maloya l'est particulièrement quand il est joué et chanté par Zanmari Baré. Sa voix et ses modulations sublimes sont un enchantement et que dire des arrangements de ses musiciens. Jouées sur des instruments traditionnels bien sûr (le roulèr ou rouleur, un gros tambour qui donne son rythme si particulier au maloya et le kayamb au son frotté caractéristique pour ne citer qu'eux) les compositions de Zanmari Baré lui ressemblent, douces et puissantes, traitant de thèmes à la fois intimes et universelles.

Nul besoin de parler le créole pour sentir l'implication de l'auteur-compositeur dans ses textes et dans sa musique. L'émotion est à fleur de peau et résonne dans cette voix et cette langue que manie si bien le chanteur. Il démontre ses talents de conteur au détour de courts interludes où l'on découvre que sa voix seule, sans l'appui du chant, est diablement évocatrice. Les autres titres, dont le duo a capella avec le maître Waro, sont des joyaux de lyrisme et d'harmonie.

Il flotte un parfum de nostalgie et de beauté pure dans ces 14 titres. A des milliers de kms de l'océan indien, on ne peut qu'être infiniment reconnaissant envers le label Cobalt de partager avec nous ce morceau de Réunion qu'on goûte avec respect et délectation. Un voyage enchanteur.




Chroniqué à la Bande Son !

lundi 23 juin 2014

Rivière noire, notre hymne de la coupe du monde

  • Rivière noire Rivière noire

Après l'extraordinaire A Curva da cintura en 2012, c'est au tour d'un nouveau trio de musiciens d'horizons variés de remonter aux sources africaines de leur art. Orlando Morais, chanteur brésilien vivant entre Paris et le Brésil, rencontre en 2009 Pascal Danaé, musicien Guadeloupéen, à qui il confie sa volonté de réaliser un projet musical autour de l'Afrique. Danaé pense à Jean Lamoot, bassiste et producteur, ayant déjà travaillé avec de grands noms de la scène française et internationale (Bashung, Noir désir, Etienne Daho ou encore le Malien Salif Keïta). Les 3 hommes se rencontrent, commencent à jouer et à composer le jour même. L'idée d'un groupe germe immédiatement.

La suite, c'est un album lumineux et bouleversant, tant pour les auditeurs que pour les musiciens, enregistré au Mali avec la participation de gloires locales tels que Bako Dagnon ou Kassé Mady Diabaté et d'autres artistes tout aussi finement choisis, comme le montre la surprenante mais pertinente présence de Sylvie Hoareau, moitié brune du groupe Brigitte, sur le second titre. De la musique du monde donc, mais aussi un disque pop, facile et agréable à écouter, plein de mélodies aussi simples qu'efficaces.

Rivière noire, nom du groupe et de l'album, se compose de 12 titres émouvants que relient un désir d'Afrique et l'esprit d'ouverture. Les musiciens piochent avec gourmandise dans leur répertoires respectifs et dans la musique africaine, telle qu'ils se la représentent, bien sûr, mais aussi et surtout telle qu'elle leur tombe dessus pour le dire prosaïquement. On est frappé et ému sur un titre comme Bate longe d'entendre avec quel respect, quel plaisir et quelle émotion les 3 hommes accueillent la voix, il est vraie poignante, de Kassé Mady Diabaté. L'ensemble du disque est une invitation aux voyages, un plaidoyer pour la rencontre des cultures, le métissage et la belle utopie du cosmopolitisme.

On peut paraître enthousiaste (on l'est!), mais il est rare d'entendre avec un tel degré d'authenticité le plaisir de faire de la musique ensemble et de la partager. La chanson Londres Paris est à cet égard la représentation parfaite de la luminosité, de la fraîcheur et de la joie communicative de Rivière noire. Il se dégage de cet album une chaleur et une beauté qui emportent tout sur son passage. Alors, cessez toute activité, mettez au rancart vos vieux albums et écoutez sans plus attendre cette merveille musicale que nous offre 2014.


Londres Paris


Bate Longe

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 4 juin 2014

dernière ligne droite avant le BAC et le brevet!

Si vous êtes au lycée ou en dernière année de collège, vous y serez sûrement confronté. Les épreuves de brevets ou de BAC sont des rituels obligatoires. Alors, pour vous aider à réviser, en plus des annales de 2013 à emprunter, vous pouvez utiliser une tablette spécialement mise à votre disposition.

Vous y trouverez sur les applications suivantes :
 Des cours dans toutes les matières et sur tous les thèmes du programme sous forme de fiches synthétisant des notions incontournables. Très pratique et à jour. Vous pouvez aussi vous exercer grâce aux quiz.
Nous mettons également à votre disposition l'application pour réviser le brevet.
 Anki est un outil simple qui vous permet de créer des paquets de cartes pour apprendre du vocabulaire ou réviser des dates en histoire.

lundi 26 mai 2014

Un FPS Super Hot !

  • SuperHOT
Ce jeu est développé par Piotr Iwanicki and Blue Brick dans le cadre du 7 days FPS challenge, à savoir la création d'un FPS en 7 jours. 

 S'inspirant du jeu indépendant Braid, SuperHOT adapte le principe de l'utilisation du temps à un FPS. Le jeu est simple : Il faut tuer les personnes en rouge, mais le temps ne s'écoule que lorsque le joueur bouge.
Concept simple, mais diablement efficace et révolutionnaire. De plus, il remporte un énorme succès sur la plateforme de financement participatif Kickstarter. En seulement 30 heures le jeu a été financé à hauteur de 100 000 $ et donc une version complète verra le jour. 
Pour l'heure, la version d'essai est disponible sur le site du jeu : http://superhotgame.com/
 

samedi 17 mai 2014

Gorogoa : un étonnant jeu en développement

 Pour l'instant il est possible de jouer uniquement à la version en développement, mais cela semble prometteur !

Le principe du jeu est simple : vous avez devant vous 4 cases qu'il faut combiner par des effets de zoom et de placement pour permettre au personnage de récolter des pommes de couleurs. Cela semble étrange, mais le mieux est d'y jouer. Conçu par Jason Roberts, qui est à la fois à la conception et au design. Il en résulte une jolie ambiance, avec des dessins tout en finesse et en poésie. On espère qu'il soit entièrement développé en 2014. 
On remarque également la participation du spécialiste du son : Eduardo Ortiz Frau, qui a notamment travaillé sur le jeu Apothéon (inspiré des amphores de la grèce antique : http://www.youtube.com/watch?v=AO5UaD_wPjI&feature=player_embedded ) et surtout the stanley parable : http://www.edsounddesign.com/#pfolio/41 et enfin neverending nightmares : http://www.edsounddesign.com/#pfolio/1302 . Des artistes à suivre !

Pour le télécharger c'est ICI .

samedi 10 mai 2014

Seconde livraison des élèves de MAO, jukebox#2

Les élèves d'Alexandre de la classe de MAO du conservatoire de musique et de danse de Chassieu nous régalent avec 13 nouveaux morceaux. C'est toujours sous creative commons alors n'hésitez pas à faire tourner !


mercredi 7 mai 2014

L'Instant metal d'avril 2014 : Terminator metal

Connaissez-vous le cyber metal ? Non ? Allez, je ne vous laisserai pas inculte : petite chronique de Demanufacture de Fear Factory. A noter que cet album a déjà fait l'objet d'un article dans l'ancien blog de la Bande son.

Jaquette de Demanufacture
Demanufacture est THE album que out bon fan de cyber metal se doit d'avoir, étant donné qu'il pose les bases du genre : un metal indus extrême, lourd et conceptuel. D'abord, l'une des marques de fabrique (comme c'est fin...) de Fear Factory reste l'imparable duo guitare-double grosse caisse, cette dernière suivant avec précision les riffs tranchants de la première, riffs dans lesquels on perçoit les influences du thrash et de la musique électronique. La part d'ambiance est assurée par les claviers et autres samples sombres et froids. Le must de la galette reste le chant : il faut savoir que Fear Factory est l'un des premiers groupes à alterner le chant hurlé et le chant clair, le premier étant grognard et guttural, et l'autre grave et aérien. La production est là pour refroidir le tout, afin de coller au concept basé sur l'opposition homme-machine, inspiré entre autres par Terminator et Blade Runner. En bref : un album qui pose les bases du cyber metal et qui mérite son étiquette de culte.

samedi 3 mai 2014

L'Instant metal de mars 2014 : sombre et complexe (comme un café...ou pas...)

Je sais, vous devez finir par en avoir marre du djent. Mais j'ai deux arguments pour vous montrez à quel point Vildhjarta mérite qu'on y prête attention : d'abord, parce que c'est la vie et qu'on y peut rien, et aussi parce que c'est l'un des groupes du style parmi les plus aboutis artistiquement. Suivez-moi : je vous emmène faire un tour à Måsstaden !

Jaquette de Måsstaden
Avant de parler du concept autour de l'album, un petit détour vers la musique. Sombre, lourde, exigeante : tout ce qu'il faut pour un bon groupe de djent. Les plans sont tellement compliqués qu'il faudrait beaucoup de patience pour un musicien pour les maîtriser parfaitement, entre les riffs interminables (non, ce n'est pas péjoratives) et les motifs de batterie mid-tempo destructurés. L'atmosphère plombée est également de mise tout au long de l'album, grâce à l'apport de trois guitaristes. En effet, pendant que deux d'entre eux exécutent les riffs, le troisième se charge des ambiances, soit avec un son clair, soit avec des leads bourés de reverb. Mais il n'y a pas que les guitaristes qui sont en surnombre : Vildhjarta compte également deux chanteurs parmi ses rangs. L'un au regitsre guttural, typiquement death metal ; et l'autre plus criard et orienté hardcore. A noter qu'à l'exception d'un titre, il n'y a aucun chant clair dans cette galette. Mais que les détracteurs se rassurent, les vocaux ne sont pas omniprésents et laissent place à beaucoup d'instrumentaux et d'interludes, en lien avec le concept.

Vildhjarta
Et d'ailleurs, parlons-en (en sachant que je n'ai pas non plus étudié l'album en profondeur...) ! Tout d'abord, pour info, le nom Vildhjarta (en anglais, Wildheart, ou "cœur sauvage" pour Norman) vient d'une traduction suédoise du jeu de rôle sur plateau Donjons et Dragons, qui, j'imagine, est une influence artistique du groupe. Trêve de suspense : Måsstaden (ville mouette) désigne une ville fictive et apparemment perdue au milieu de nulle part, sortie tout droit de l'imagination des membres. Chaque morceau de l'album raconte une histoire, un récit de cette ville. Ainsi, on peut donc imaginer le travail titanesque derrière cette galette, dans lequel l'instrumentation, les paroles et le visuel prennent part entière à ce concept. Si vous n'êtes toujours pas convaincu, jetez une oreille à Dagger...THALL !

mercredi 30 avril 2014

the button affair : un runner agrémenté d'une histoire

  • The button affair
Jeu de type runner, scénarisé court et esthétiquement très intéressant.Vous jouez un voleur à l'italienne qui tente de subtiliser l'un des précieux joyaux d'un homme riche.Le jeu se découpe en chapitre à la manière d'un film et chaque chapitre est ponctué par l'histoire de cette affaire. Le gameplay est simple : haut (sauter), bas (roulade), flèche gauche (ralentir) et droite (pour accélérer). Ainsi, il faut beaucoup compter sur ses réflexes. Comme le gameplay est simple, il n'y a pas de tutoriel de début, on est directement propulsé dans le jeu.
On apprécie particulièrement la mécanique du jeu entre réflexe et timing et également les petites scènes animées à chaque fois que l'on meurt.
The Button Affair est  disponible uniquement en anglais, mais est gratuit et téléchargable sur le site : www.thebuttonaffair.com
 Tout de même pour vous donner envie, la bande annonce, que l'on apprécie en particulier pour la voix et l'accent américain exagéré !

 Le développeur est Ollie Clarkes. Avant the button affair, il avait construit The Cat that got the milk et sa prochaine production est intitulée LA Cops.
 The Cat that got the milk est jouable sur navigateur à l'adresse suivante : http://www.la-cops.com/ .  
Le gameplay reste simple : utilisation uniquement des flèches et il suffit simplement d'amener la souris vers un rond qui représente le lait. Pour cela, la souris doit traverser un labyrinthe. Ollie Clarkes se serait inspiré des tableaux de Kandinski. Simple et diablement addictif ! Magnifique !

samedi 26 avril 2014

Techno kitten adventure sur tablette: parce qu'on aime les chats qui volent!

Techno kitten adventure (2011) Elite Gudz: un univers qui pique les yeux tellement il est flamboyant, une musique plus qu'agaçante (et encore c'est un euphémisme!) et un pur produit web puisqu'on incarne un chat un brin lol cat. Totalement dans l'ambiance robot unicorn attack mais en un peu plus décalé (oui c'est possible!). Le principe est simple : avancer le plus loin possible en récupérant des points et en évitant les obstacles et les bords. La jouabilité ne rend pas la tâche facile sur tablette, une simple pression du doigt suffit pour faire monter le chat et le faire glisser, mais attention, à l'inertie. En plus de cela, de la musique j-pop bien comme il faut et des effets de flashs stroboscopiques gènent le jeu en permanence. Bref pour ceux qui aiment les défis !
Le jeu est développé par un studio américain qui produit notamment des jouets, font du street art, de la television, des films ou encore d'autres jeux.
En plus de techno kitten adventure, ils ont crée une application qui permet de faire des graphitis sur tablette ou une application autour des zombies (vidéos, livres,...).
 Le jeu est disponible sur Appstore, Android Market, XBOX Live Indie Games et sur les téléphones Windows et enfin une version Facebook.

mercredi 23 avril 2014

DREI: une jeu sur tablette

Depuis le mois de septembre dernier (et oui déjà!) la médiathèque propose en libre accès des tablettes. En tout 4 tablettes: 2 IPAD et 2 Samsung Galaxy tab 2. Sur ces tablettes une série d'applications sont proposées. Régulièrement, nous changeons et étoffons par de nouvelles applications nos tablettes.

Et, il est communément admis (ou presque) que la tablette est un outils fabuleux pour le jeu. Comprenant le potentiel qu'offre une tablette, de nombreux développeurs ont envahi le marché, avec souvent plus ou moins de bonheur (qui se rappelle d'un jeu développé à la va vite buggé et/ou avec des graphismes approximatifs enveloppés d'un gameplay rédhibitoire!).
Mais ne désespérons pas ! Des perles existent, et je vais vous en proposer quelques unes dans mes prochains billets.

DREI (2013), Etter studio. Studio suisse spécialisé dans le design et la communication. 
C'est un jeu sur Ipad dont le but est simple : construire une tour en collaboration. Si les premiers niveaux sont à faire seul, les suivants nécessitent d'être plusieurs. 
Comment jouer ? Il faut empiler des formes en 3D pour atteindre une hauteur. Si au départ c'est simplissime, cela se corse rapidement car des formes étranges apparaissent. La gravité est un élément important du jeu, les énigmes se basent aussi bien sur la réflexion que sur la prise en compte de la gravité.

Les graphismes sont abstraits et épurés, cela peut être déroutant au commencement, mais on oublie facilement le gris du décor pour se concentrer sur les mécaniques du jeu.

Il existe un version d'essai gratuite et la version complète est à 3,99 euros sur l'appstore et bien sûr gratuitement jouable sur tablette à la médiathèque.

samedi 19 avril 2014

Psykick Lyrikah, punchliner d'absolu

  •  Psykick Lyrikah Jamais trop tard

Immense talent trop peu connu de la scène rap française, Psykick Lyrikah écume pourtant les scènes depuis 2003. Jamais trop tard, le 5ème album (à peu près) du groupe est une pierre de plus à l'édifice que construisent ces garçons, à l'ombre du succès grand public, des textes faciles et des prods accrocheuses.

Tout tourne autour d'Arm et de sa voix charismatique. Il compose la majorité des morceaux, épaulé par Olivier Mellano à la guitare et du talentueux Robert le Magnifique sur certaines compos (on se souvient de son incroyable Hamlet thème et variations sorti en 2007, splendide pièce sonore en hommage à la célèbre tragédie à laquelle Arm avait lui aussi brillamment participé). Psykick, c'est un univers musical sombre et abrasif. Les productions et les textes sont écrits avec la même encre très noire. Arm y parle de ses doutes, ses errances, ses choix. Il est question de la ville, de la condition moderne et de ces petites choses qui nous font tenir, une foi du charbonnier en la beauté, en quelque chose de difficile à atteindre mais qui doit bien exister quelque part. Mélange incroyablement frais et juste d'introspection et de pudeur, Psykick est typiquement le genre de groupe qui colle le frisson au détour de quelques punchlines.

Rock, abstract hip-hop, Jamais trop tard brouille les pistes et refuse avec fougue d'être enfermé dans un genre. Seule l'urgence de dire et la nécessité de produire comptent ici. Arm nous livre le fruit de ses entrailles, travaillé mais brut, tel quel, avec une franchise et une honnêteté rares et presque intimidantes. Un grand artiste.


Jamais trop tard


La Ligne rouge

Chroniqué à la Bande Son !

lundi 14 avril 2014

Toxic Avenger, avoir 15 ans dans sa tête

  • Toxic avenger Romance and cigarettes
Quart d'heure bas-du-front, easy listening appelez ça comme vous voulez mais non, je ne renie pas mon plaisir à l'écoute du petit dernier de Toxic avenger, Romance and cigarettes. Mon idylle avec le DJ a commencé en 2010 au détour d'une collaboration très réussie avec un gars que désormais tout le monde adore, Orelsan. A l'époque, j'appréciai déjà beaucoup le côté rétrofuturiste et gentiment régressif d'une musique électro décomplexée par rapport à sa simplicité et son efficacité.

A mon grand plaisir, Toxic est resté ce grand adolescent immature, bloqué dans les années 80, Romance and cigarettes le prouve avec force. Tout y est, les synthés violemment vintage, les bruitages de jeux vidéo 16 bits et les voix un peu kitsch d'où l'émotion sort par vagues entières pour submerger l'oreille éméché du danseur ivre, aussi près d'éclater de rire que d'éclater en sanglots. Le morceau qui donne son titre à l'album est une parfaite illustration de cette ambiance festive où plane néanmoins une insidieuse mélancolie :


Romance and cigarettes

Léger et doux, carrément pop, Toxic sait aussi se montrer brutal avec des lignes de basse plus violentes comme sur les titres Chase I et II, morceaux à l'univers sombre et angoissant.


True Sorry

Mais faisons court, la musique de Toxic Avenger n'a pas besoin de discours, d'être référencée ni décortiquée, elle se vit, se danse et transmet une émotion... ou pas d'ailleurs mais en tout cas, elle provoque quelque chose chez son auditeur et c'est ce qu'on demande à la musique non ? Un album simple et délicieux qui met en valeur une qualité que se partage de nombreux DJ en ce moment et que le monde entier nous envie : le french flair.

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 5 avril 2014

Maalouf, la classe de père en fils

  •  Ibrahim Maalouf Illusions

Trompettiste virtuose de 33 ans, fils d'une famille de musiciens de talent, sa mère est pianiste et son père, lui aussi trompettiste, est l'inventeur d'une « trompette à quarts de tons », Ibrahim Maalouf n'est pas que le sosie officiel de Mouloud Achour. Franco-Libanais, il naît à Beyrouth en 1980, en pleine guerre civile. Sa famille quittera le Liban pour s'installer en banlieue parisienne où le garçon grandit et fait ses études.

C'est son père qui va lui enseigner son instrument, une trompette à quatre pistons dite « trompette microtonale », qui permet de jouer des quarts de ton, essentiels dans la musique arabe. Ibrahim est donc formé à la musique occidentale et arabe. L'éclectisme est au cœur de son travail, artiste jazz, Maalouf aime explorer ses frontières, que ce soit du côté de la pop ou des musiques du monde en passant par l'électro ou le hip-hop. Il collabore avec de nombreux artistes : Vincent Delerm, Amadou et Mariam, Sting, Salif Keita et dernièrement Grand Corps Malade pour assouvir cette soif de découverte et de décloisonnement.

Illusions est son 5ème album studio, enregistré avec les membres de son groupe. Les trompettes sont à l'honneur mais pas que puisque la guitare électrique et la batterie parviennent à se payer la part du lion et donnent à l'album un accent parfois très rock. La preuve avec le titre Conspiracy generation, merveilleusement bien introduit par le premier morceau de l'album Illusions, où les trompettes se font plus que discrètes avant de littéralement éclater dans le titre suivant.


Conspiracy generation

Un autre exemple pour illustrer l'incroyable richesse de cet album ambitieux, True Sorry, titre dans lequel en plus de la virtuosité à la trompette on s'enchante de la sensibilité et du talent de compositeur de Maalouf.


True Sorry

Un album à mettre entre toutes les mains, des jazzmen aux rockers en passant par les amateurs de pop. Le trompettiste réunit tout son monde dans un disque festif et inventif, capable de reprendre un morceau de Rihanna pour en faire un tube de big band (Unfaithful) comme d'entraîner son auditeur dans une longue balade méditative et mystique (Busy). Une réussite et la confirmation d'un immense talent.

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 2 avril 2014

Local Natives, la chronique que si tu pleures pas à la fin t'as pas de coeur

  •  Local Natives Hummingbird

Début 2013 sortait dans une relative confidentialité l'immense Hummingbird des Local Natives. Il est temps de revenir sur cet injuste oubli de 2013 qui avait pourtant la pochette d'album la plus cool de l'année. Local Natives, c'est un groupe californien et Hummingbird, leur 2ème album. Hummingbird ça veut dire colibri selon google traduction et c'est bigrement pertinent pour un groupe spécialisé dans les arrangements mélodiques et dont on pourrait dire que la spécialité est la délicatesse.

Local Natives propose un son pop-folk planant qui tutoie parfois les cimes grâce à la voix angélique du chanteur, Taylor Rice, miracle d'équilibre et de douceur. Si la beauté de l'album doit beaucoup aux chants et aux chœurs, les compositions sont aussi très travaillées, d'une grande richesse. Le disque, loin de s'épuiser après plusieurs écoutes, se découvre progressivement et laisse toujours apparaître de nouveaux détails. On ne peut s'empêcher de penser aux Fleet Foxes, les "voisins" de Seattle, dont les mélodies ont aussi des pouvoirs de guérison.

Les guitares sonnent parfois afropop ce qui leur a valu d'être comparé aux Vampire weekend. Il y a moins flatteur comme comparaison. Le rythme est cependant moins "enlevé" chez Local Natives, plus enclin à la contemplation. Le groupe a fait ses armes lors des premières parties d'Arcade Fire et The National. Pour cet album, ils ont d'ailleurs fait appel aux soins d'Aaron Dessner, leader de The National. Le résultat c'est un album très beau, lumineux et doux comme un soleil d'hiver (on ne se moque pas des élans lyriques du discothécaire!).



You & I


Breakers

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 29 mars 2014

Janelle Monae, notre MVP de 2013

  •  Janelle Monae The Electric lady

Bienvenu dans le futur où les progrès scientifiques font des miracles. La preuve, on a ressuscité les Supremes, mieux encore, on les a arrangées à la sauce 21ème et réussit l'exploit d'effacer leur côté lisse un peu désagréable à coup d'embardées hip-hop délicieusement friponnes, le tout réalisé par une seule femme. L'objet de tous les fantasmes, c'est Janelle Monae, 28 ans, mi-femme mi-androïde qui après avoir semé la panique en 2010 dans le petit monde du R'N'B avec son incomparable album The ArchAndroid revient encore plus fort en 2013 avec The Electric lady. Elle a gardé son concept de personnage robotique et s'offre le luxe de quelques featurings de grande ampleur : Erykah Badu, Esperanza Spalding ou encore Prince, ça donne une indication sur la place de la jeune femme dans l'univers de la soul.

Et avec cet Electric lady, elle se place tout en haut Janelle Monae et affiche des ambitions folles. L'album, tout en démesure, fait 19 titres, plus d'une heure de musique, et explore tous les confins de la soul. Des titres commerciaux taillés pour la bande FM aux délires de studio de musiciens débridés, Monae ne se refuse rien. La voix pleine d'assurance et de charme de la chanteuse peuple ce voyage intersidéral qui n'est pas trop grand pour elle. Sur l'ensemble, elle parvient à faire preuve d'un charisme et d'une énergie très rock. On n'en attendait pas forcément autant chez une jeune artiste qui sait se montrer délicate et douce mais qui n'hésite plus maintenant à se tailler elle-même des galons de diva, avec autorité. Ainsi, sur l'un des tubes du disque, Q.U.E.E.N., elle se met à rapper sur la fin du morceau avec une fougue et une maîtrise presque agressive. Brrr ! On adore se faire maltraiter de la sorte !

Sans s'ennuyer une seconde, on passe de la bande originale d'un film de blaxpoitation, à l'opening tout en emphase d'un James Bond pour finir dans les cales pleines d'arcs-en-ciel du Pacific Princess de la croisière s'amuse. L'album entier est jouissif et fédérateur. Je ne suis d'ailleurs pas le seul à en faire mon album de l'année, Prince en personne le considère comme le meilleur de 2013. Ca n'est pas volé tant Monae réussit à convaincre qu'elle est à elle seule l'avenir de la soul renvoyant la reine mère Beyonce à ses études et reléguant la concurrence R'N'B au rôle de petite sœurs bruyantes sans imagination. Elle sait tout faire et ne se gêne pas pour le montrer. Le futur lui appartient, il est entre de bonnes mains !


Q.U.E.E.N.


Dance Apocalyptic

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 26 mars 2014

Vincent Delerm, ce qu'on appelle surprendre son monde

  •  Vincent Delerm Les Amants parallèles

Je ne sais pas si c'est lui ou moi mais une chose est sûre, quelque chose a changé ! Vincent Delerm, 37 ans, champion incontesté des lecteurs de Télérama et des profs de français, la cible préférée des détracteurs de la "nouvelle" chanson française, revient avec un 5ème album (studio) éblouissant. On n'imagine pas combien employer ce qualificatif me coûte pour parler d'un homme qui ne m'inspirait jusqu'ici que du mépris et encore, un mépris tranquille, mais devant le talent, il faut s'incliner. Bon dieu quel plume !

Les Amants parallèles ne devrait pas décevoir les inconditionnels de Delerm mais il risque d'élargir son auditoire. La ligne n'a pas vraiment changé, toujours les mêmes thèmes, les mêmes arrangements simples et efficaces, le même piano omniprésent et cette façon de poser sa voix reconnaissable entre mille, pourtant c'est différent. A la fois plus de finesse, de délicatesse et aussi plus de profondeur et une grande maîtrise des ressorts narratifs. Dans ce disque, certains passages sont de véritables moments proustiens générationnels, des moments de pur plaisir littéraire, comme si on était en présence d'un Houellebecq romantique.

Il y a beaucoup d'émotions dans cet album, des beaux souvenirs, la nostalgie qui va avec, des moments de grâce jamais lourdingues, de l'humour et toujours ce questionnement, angoissant, dérisoire et universel : qu'est-ce que je fous ici ?
La palette de Delerm s'est étoffée. Certains titres ont la saveur âcre que goûtent fort les amateurs de Miossec par exemple (ça reste relatif à Delerm, on est d'accord!). Plusieurs textes sont lus sur des arrangements, plus joués que chantés. Ca nous rappelle au bon souvenir de l'excellent Arnaud Fleurent-Didier (déjà 2010 quand même).

Un retour au sommet de sa forme donc avec en prime une des plus jolies chansons de 2013, Les Amants parallèles qui donnent son nom à l'album, 1min41 d'une finesse invraisemblable.


Les Amants parallèles

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 22 mars 2014

Sugar Man : des fois, la vie, c'est beau

La très émouvante (et véridique) histoire de Sixto Rodriguez, talentueux songwriter américain tombé dans l'oubli sans savoir qu'il était au même moment une vedette et un modèle pour tout un peuple à l'autre bout du monde.

Sugar man est le récit d'une enquête magnifiquement mise en image et montée par le réalisateur suédois Malik Bendjelloul. Cette enquête, c'est celle d'une poignée de fans à la poursuite d'un musicien mystérieux et inconnu, vraisemblablement mort, alors qu'il est une véritable star en Afrique du Sud. Sixto Rodriguez, chanteur folk des années 70, a sorti deux albums splendides dans ces années qui n'ont malheureusement pas rencontré le succès. C'est du moins ce que croit savoir le chanteur qui découvre, un quart de siècle plus tard, que ses chansons sont des hymnes en Afrique du Sud. L'homme rencontre alors, avec une simplicité bouleversante, le succès qu'il avait tant mérité.

L'histoire est déjà belle en elle-même. Elle prend des dimensions de parabole avec les acteurs en jeu : une industrie musicale tour à tour naïve mais passionnée ou carrément véreuse ; un pays où règne l'Apartheid qui découvre la subversion par l'intermédiaire d'un ouvrier de Détroit et enfin et surtout l'incroyable personnage qu'est Rodriguez, d'une humanité superbe, entier, émouvant, infiniment sage et grand. Le documentaire se regarde comme un film à suspense, ce qu'il doit beaucoup à la science du montage de Bendjelloul, véritable conteur dans cet exercice. L'académie des Oscars ne s'y est pas trompée en lui décernant le prix du meilleur documentaire de 2012. Ajouter à cela bien sûr une bande-son magnifique (on n'en revient pas à l'écouter que Rodriguez soit passé à côté d'une grande carrière) composée d'extraits des 2 albums du chanteur et on obtient le meilleur documentaire musical vue depuis des lustres.

Un film qui fait aimer la folk, la musique et la vie.!